La double distillation : un processus à la précision chirurgicale
L’une des spécificités de l’alambic charentais réside dans l’obligation de passer par une double distillation. Pourquoi cette étape est-elle indispensable ? Revenons à la méthode :
1. La première distillation : « Brouillis »
L’objectif est de transformer le vin initial, titrant autour de 7 à 9 % d’alcool, en un distillat brut, appelé brouillis, qui titre entre 27 et 32 % d’alcool. Ce produit intermédiaire contient une grande diversité de composés aromatiques et volatils, mais également des impuretés qu’il faudra épurer lors de la seconde distillation.
2. La seconde distillation : « Bonne chauffe »
C’est ici que l’art de la distillation prend tout son sens. Le brouillis est redistillé avec beaucoup de soin, et le distillateur doit ajuster ses coupes – c’est-à-dire déterminer les moments où les « têtes » (les premières fractions) et les « queues » (les dernières) doivent être rejetées pour ne conserver que le « cœur ». Ce cœur, d’une pureté exceptionnelle, est le futur cognac, prêt à vieillir.
Ce processus est un vrai travail d'orfèvre : trop prolonger les têtes ou inclure les queues à tort peut introduire des arômes déséquilibrés ou indésirables. Cette précision fait tout le charme et la complexité du cognac.