Les mentions de vieillissement : attention au marketing
Les informations relatives à l'âge d’un rhum sont souvent des arguments de vente majeurs. Mais là encore, il faut lire entre les lignes.
Les appellations officielles VS les termes marketing
Certaines mentions d’âge peuvent être certifiées ou réglementées, tandis que d’autres répondent davantage à l’imagination des services marketing. Par exemple, les rhums agricoles en Martinique bénéficient de l’Appellation d’Origine Contrôlée (AOC). Si vous voyez un « rhum vieux AOC Martinique » estampillé d’un âge (5 ans, 10 ans), cela signifie que cet âge correspond au plus jeune rhum présent dans la bouteille. Cela fait foi dans les régions où la législation est stricte.
En revanche, dans d’autres zones non régulées, une étiquette mentionnant « 12 ans » peut être trompeuse : le producteur a le droit d’utiliser cette mention même si seul un faible pourcentage de ce rhum a vieilli 12 ans. Compliquez cela avec des termes comme « réserve », « extra-aged » ou « solera », qui ne garantissent rien sur le plan légal… et vous comprenez pourquoi les amateurs scrutent ces détails !
La méthode solera : piège ou atout ?
Le vieillissement solera, adopté par certaines marques, mélange des rhums de différents âges dans un système hiérarchique de fûts. Le chiffre sur l’étiquette représente l’âge du rhum le plus vieux dans l’assemblage, mais il peut n’y en avoir qu’une infime quantité. Vous dégustez donc une majorité de rhum bien plus jeune. C’est une technique répandue en Espagne et en Amérique latine, mais il ne faut pas s’y méprendre : un « 15 ans solera » n’a pas vieilli quinze ans en totalité.