Le choix du bois : la forêt de Gascogne, matrice du style
Impossible de parler armagnac sans parler chêne. Près de 95 % des fûts utilisés pour l’élevage proviennent de la forêt de Gascogne (INRAE, 2016). Ce chêne local (Quercus robur), à grain large, apporte des tannins souples, de la rondeur et une palette aromatique distinctive : pruneau, cacao, épices douces et fruits secs. Certains producteurs, par choix ou nécessité, font appel à du chêne du Limousin (plus serré, plus tannique) ou de Tronçais (grain fin, subtilité), mais l’empreinte gasconne demeure majoritaire.
Le bois du fût n’est jamais neutre. Il apporte :
- Des composés aromatiques (lactones, vanilline, eugénol, furfural)
- Des tannins (ellagiques) qui structurent le palais
- Des sucres et aldéhydes résultant du chauffage du bois
Le degré de chauffe du fût joue aussi son rôle : plus le bois est “toasté”, plus il libère d’arômes de vanille, de noix et d’épices, mais au risque parfois d’effacer la finesse de certaines eaux-de-vie.