Définitions et contextes : ce qu’on appelle « officiel » et « indépendant »
Embouteillage officiel : la tradition contenue dans une étiquette
Un embouteillage officiel (ou dans le lexique international) désigne une bouteille produite, assemblée et mise en bouteille par la maison ou la distillerie elle-même. Si la plupart des grandes maisons de cognac – Hennessy, Martell, Rémy Martin, Courvoisier ou Camus – contrôlent l’entièreté du processus, elles achètent cependant, pour la plupart, la très grande majorité de leurs eaux-de-vie à des viticulteurs-distillateurs partenaires : 5 000 fournisseurs pour Hennessy, par exemple (source : Comité National du Cognac, 2021).
L’embouteillage officiel, c’est l’identité de marque, le style « maison », les grandes cuvées standardisées (VS, VSOP, XO), et la maîtrise scientifique comme narrative de la qualité. Toute la communication officielle du secteur cognac s’est bâtie, depuis la fin du XIX siècle, sur cette capacité à produire toujours le même profil, le même équilibre – une prouesse, quand on sait que Hennessy produit à lui seul plus de 100 millions de bouteilles par an (source : Hennessy, chiffres internes 2022).
Embouteillage indépendant : à la recherche des singularités
Un embouteillage indépendant (ou ) désigne une bouteille issue d’un lot acheté auprès d’un producteur ou d’une maison, puis sélectionné, parfois affiné, et embouteillé sous le nom d’un embouteilleur indépendant : L’Encantada, Swell de Spirits, Famille Vallein Tercinier (dans sa dimension négociant), Malternative Belgium, Spirits Shop Selection, et bien d’autres.
Faute d’exercice historique aussi structuré que dans le whisky, le phénomène reste encore marginal : selon les données 2023 du BNIC, moins de 0,5% des cognacs commercialisés dans le monde sont embouteillés en dehors des maisons propriétaires ou contractuelles (BNIC, chiffres 2023).
L’objectif ? Proposer des lots singuliers, des « micro-cuvées » voire des fûts uniques, non soumis à l’exacte continuité de style imposée aux maisons. L’étiquette de l’embouteilleur prévaut : la bouteille porte la signature du nez ou de la maison indé qui l’a sélectionnée.